Le régime atypique qui sévit au Togo depuis 50 ans, de père en fils, avec toutes ses dérives, est une préoccupation majeure des décideurs de la région. Jadis silencieux et observateurs, les chefs d’Etat de la CEDEAO ne peuvent plus continuer à faire semblant d’ignorer ce système monstrueux et anachronique dont les méthodes autocratiques risquent de déstabiliser l’ensemble de la région.
Depuis l’avènement du processus démocratique dans les années 1990, le Togo est le seul pays en Afrique de l’ouest à fermer les portes de l’alternance au sommet de l’Etat. Le régime des Gnassingbé père et fils, adossé à une armée à leurs bottes, s’est employé depuis 27 ans, à torpiller, souvent dans le sang, tous les accords, initiatives, élections pouvant déboucher sur un changement de régime. Enfermés dans un autisme sans précédent et déterminés à confisquer le pouvoir pour un règne à vie dans une région en pleine mutation démocratique à grande vitesse, Faure Gnassingbé et les siens n’ont pas vu venir la vague de contestation du 19 août 2017 qui non seulement a renvoyé au monde entier la nature brutale du régime, mais aussi l’a mis sur le banc des accusés. Depuis, il se débat, sans succès, pour desserrer l’-