Le règne cinquantenaire des Gnassingbé de père en fils crée un nouveau type de Togolais difficile à cerner. Généralement fourbes, hypocrites, ils sont à double visage, abusent de la confiance de leurs compatriotes et des gens de bonne volonté, pour enfin se mettre à la disposition de la dictature dont ils sont en réalité des admirateurs. Le landerneau politique togolais regorge de ces individus qui, dans l’ombre, travaillent à torpiller la lutte contre l’alternance. Très jeunes, ils sont devenus les bourreaux du peuple en mettant leurs expertises au service de la dictature implacable qui asphyxie ce pays depuis des décennies. Justifiant du haut de leurs diplômes d’agrégées ou de professeurs titulaires en droit, ils n’hésitent pas un seul instant à pourfendre les partisans de la démocratie.
Dans le monde académique, ils sont devenus des petits « Mussolini » pour leurs collègues et administrés. Et pourtant dans un passé récent, certains de ces individus s’affichaient comme de farouches opposants au régime des Gnassingbé, à leurs méthodes et étaient même prêts à en découdre avec les armes. C’est une histoire incroyable, mais qui trouve son sens dans le contexte togolais.
C’est l’histoire d’un grand diplômé en droit très en vue aujourd’hui aux côtés de Faure Gnassingbé, au vu de ses responsabilités tant sur le plan académique que de l’expertise qu’il fournit dans l’ombre. Nous sommes en février 2005, Gnassingbé Eyadema meurt subitement. A Lomé, l’armée et les barons du régime organisent un coup d’Etat constitutionnel spectaculaire et inédit pour permettre au fils du défunt, Faure Gnassingbé-