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Politique
Togo

Que veulent les Togolais, que peut la CEDEAO pour endiguer la crise et ses rechutes mortelles au Togo ?

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« Ce qui vaut la peine d’être fait, vaut la peine d’être bien fait ». Dans sa Correspondance, Nicolas POUSSIN nous apprend que s’il faut faire le bien, il faut avoir l’intelligence et se donner les moyens de bien le faire. Quand les problèmes sont bien analysés et que les équations posées pour les résoudre sont connues, il n’y a que l’engagement ferme et le sens de responsabilité qui participent de la logique pour trouver des réponses judicieuses absolument nécessaires à ouvrir les horizons les plus prometteurs.

Nous n’avons pas le droit de mourir de nos remèdes parce que nous connaissons les effets pernicieux des traitements partiels et parcellaires de nos maladies démocratiques et leurs aggravations ravageuses. C’est pourquoi la proportion des moyens pour garantir la non rechute doit être à la hauteur de l’efficacité de l’ « acte médical ».

Nous ne devons pas perdre de vue les vingt-huit ans de combat pour l’alternance politique au Togo avec les épisodes continus de terrorismes d’Etat, ses crimes pluriels-la Lagune de Bè, Fréau jardin, l’attaque de la primature, l’attentat de Soudou, l’exode en vagues successives de nos jeunes, nos exilés, nos morts, nos handicapés a vie, les massacres d’avril 2005 et ceux du dernier rebond de l’insurrection de la conscience citoyenne à partir du 19 aout 2017-Nous escamotons à dessein les détails et les relevés criminels de la répression fauve d’un régime dont les Togolais, fort exaspérés, ne sont plus disposés à se leurrer sur ses gages de parjure pour lui accorder une prolongation.

La somme de nos morts dépasse de loin le bilan de tous ceux qui ont connu la guerre civile dans la sous-région-Liberia, Sierra-Léone, Côte d’Ivoire-et même ceux qui connaissent le terrorisme islamique-Niger, Nigeria, Tchad, Mali, Burkina-Faso. La densité de notre population, comparée à tous ces pays et au nombre des disparus, illustre l’étendue du désastre humain, économique, culturel, social, environnemental-La guerre civile en Côte d’Ivoire a fait trois mille morts sur vingt-quatre millions d’habitants. Le régime a massacré sur cinq millions de Togolais en 2005, huit cent onze togolais aux mains nues, selon l’identification de la CNDH et cinq cent selon les enquêtes onusiennes sans dénombrer tous ceux qui sont tués après avril 2005.

La question de l’alternance politique au Togo n’est-elle pas le vrai brasier où des vies se consument encore dans la sous-région par la répression sauvage ?

Si nous n’avons jamais été aussi solidaires sur le plan national jusqu’aux confins de la diaspora pour exiger dans nos revendications fumantes, « Faure must go », pouvons-nous nous laisser abuser par une solution à la CEDEAO ?

1) Togo, un Etat de morbidité mensongère et crime

Le goût du crime chemine toujours avec le mensonge permanent, le parjure, le simulacre et le faux. Cette concomitance est toute l’histoire d’une dynastie, enracinée dans la transgression autoritaire, dans le déni, qui ne voit pas passer le temps dans des mutations où prennent le pouvoir les peuples dans leurs légitimes aspirations.

Le régime de Faure s’est déconstruit dans l’aveuglement de ses méthodes qui ne correspondent plus à une ère de grandes transitions démocratiques. Il a végété dans des habitudes vieillies qui n’ont de réussite qu’à irriter un peuple exaspéré, lucide qui se projette sur un avenir clair, le rêve d’une liberté et d’une souveraineté à décider du vivre-ensemble.

L’insurrection de la conscience nationale contre l’ordre du mensonge, du crime, du déni, du viol et du vol dénote dans son ampleur nationale, une accumulation de manques, de frustrations et d’exclusions dans les choix de la gouvernance. La force brute, toujours dans son déploiement massif de contrainte ne donne aucun gage de sérénité et de paix

La puissance politique ne se trouve pas dans une démultiplication des camps militaires et garnisons pour un étouffement des réclamations populaires, surtout à une époque autre en ses mœurs. La ruse politique peut emmener les dictatures les plus féroces à décréter une ouverture par le tintamarre de dialogue. Mais si les conclusions de ses assises sont certifiées comme des profits pour gagner du temps, cette absence de courage politique pour résoudre les vrais problèmes qui sollicitent une action urgente et décisive met un levain à l’implosion sociale

De l’Accord politique Global (APG) à la Commission Vérité-justice et Réconciliation, le châssis des conclusions est renvoyé au conservatoire de la duperie politique pour créer un boulevard à l’éternité d’un règne sans aucune perspicacité d’approche sur l’esprit que prévaut à l’échelle du peuple togolais. Les sondages Afro-baromètre évaluent la proportion de la Volonté populaire à 82% dans l’opinion nationale et à 53% dans les rangs du Rpt/Unir ceux qui veulent l’alternance

Aucun mensonge, aucun crime, aucune guerre contre le peuple togolais n’est en mesure de mettre frein ou de geler l’expression populaire et le combat national pour l’alternance et le changement de la gouvernance.

Eyadema avait juré devant CHIRAC sur son supposé honneur militaire qu’il renonçait à se présenter à une présidentielle au Togo. Son fils l’a suivi en promettant un service de propreté à la CEDEAO dans une durée de cinq ans pour une alternance proprement démocratique. Comme son père, il tient à mourir au pouvoir. Il est à son troisième mandat en tenant mordicus à une remise du compteur à zéro après tous ses crimes de masse, économiques jamais connus au Togo

La CEDEAO est si redevable au peuple du Togo pour avoir naïvement soutenu l’impensé et l’impensable d’une dynastie naissante dont notre pays n’en voulait pas. Elle a aligné des cimetières inconnus et connus et s’extasie d’une suffisance à refuser les ordres de libération des prisonniers politiques intimés à elle par la CEDEAO dans le cadre de sa médiation pour un meilleur état d’esprit à la table ronde. La dimension cynique du « Timoniertricule » se porte aujourd’hui sur l’Organisation sous-régionale, défiée crânement par un monstre qu’elle a elle-même fabriqué, engendré, robotisé contre notre peuple.

L’expérience que nous faisons tous du fils du père sur le plan national, sous-régional, international ne souffre plus d’illusion. Nous avons, en tant que peuple, tiré notre conclusion; notre sentence est implacable. Il appartient à la CEDEAO de ne plus se mettre à dos nos populations qui continuent de démontrer sur l’échiquier national et dans la diaspora, un rejet plantureux d’une dynastie imbue d’elle-même, aux crimes et aux délits intolérables contre son propre peuple.

L’unicité d’action des togolais dans l’insurrection de la conscience nationale ne saurait être déconsidérée dans la prise de position de la CEDEAO sur le règlement de la crise. Car: « Il n’y a point de petits événementspour les nations et les souverains ; ce sont eux qui gouvernent leur destinée » nous apprend NAPOLEON 1er cité par Las Casas dans le Mémorial de Sainte-Hélène.

2) Devoir de se mettre à l’écoute des Togolais

Nous savons mieux que quiconque ce que nous voulons pour notre pays. L’échéance démocratique a été fortement retardée par une intrusion maladroite de la CEDEAO en 2005, pendant que le président de la commission de l’Union africaine, Alpha Omar KONARE s’alignait sur l’expression populaire. L’histoire lui donne amplement raison en ce que le soutien à toute dictature, à l’effraction institutionnelle déverse des suites funestes sur l’évolution des peuples.

En treize ans d’héritage dynastique, nous comptons des infanticides, des handicapés à vie, toujours des exilés, des embastillés, des crimes de masse, des crimes économiques. C’est pourquoi, il ne serait pas du tout judicieux et décent que la CEDEAO ne veuille pas écouter ce que nous entendons échafauder comme la meilleure approche de solution pour résoudre définitivement l’exception togolaise qui n’honore en rien la Communauté sous-régionale.

La conscience citoyenne est si virile dans notre pays et dans la diaspora que les ébauches claires des solutions viennent de la réflexion de nos concitoyens qu’ils soient de la société civile, du clergé, des partis politiques en Coalition, et au confluent des diverses propositions, la transition apparaît comme le pôle des assentiments que la CEDEAO ne saurait négliger. Sous la transition politique, toutes les réformes institutionnelles, constitutionnelles et électorales connaîtront une réalisation propre pour relancer une ouverture démocratique, équitable et non contestable avec des consultations électorales.

Celui qui a été protégé abusivement par la CEDEAO et contre qui l’insurrection populaire s’érige et se densifie doit être prié de respecter l’expression légitime de ce peuple qui demande qu’il ne se représente plus à la présidentielle pour un quatrième mandat. Il n’a été que le champion de la rapine électorale étayée par les forces de la barbarie à trois reprises.

Il n’y a pas de prouesses à susciter la révolte d’un peuple ou une insurrection des populations. Nous sommes à une époque où les peuples sont les plus écoutés que les tyrans. Nous voulons des leaders de la CEDEAO un suivi objectifs tant exprimés par les émanations diverses de la dynamique sociale de notre pays sur la question démocratique et de l’alternance politique.

La sécurisation des organes de la transition est le principal défi que la CEDEAO doit être capable de relever pour sa propre crédibilité et pour apaiser le peuple du Togo dont l’âme a déjà explosé à l’autel de l’alternance politique et sur les rêves d’un nouvel ordre de la gouvernance. Nous avons soif d’une protection des forces militaires de la CEDEAO pour nous mettre à l’abri des fossoyeurs impénitents de la liberté des peuples et de la démocratie au regard de l’expérience passée et de l’histoire des « forces incontrôlées » que l’autorité centrale à l’habitude d’indexer comme les forces du mal dans son propre camp.

Les leaders de la CEDEAO ne peuvent pas vouloir pour eux-mêmes et pour leurs pays respectifs la liberté, la justice, le respect des Droits humains l’alterance sans le vouloir pour les Togolais qui ont déjà fait le grand chemin sur l’alternance politique avec un schéma claire qui ne demande qu’à être accompagné par la force et la puissance communautaire
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