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Togo

Non, grand-frère Agbéyomé, vous ne devez pas rêver de devenir président du Togo

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Grand frère Agbeyomé,

Disons, pour commencer, que dans les années 90, quand vous étiez dans vos beaux jours, ministre préféré du dictateur Eyadema, je n’étais qu’un garnement. Mais j’ai grandi, comme les enfants de ma génération, avec votre nom. Vous faites partie des hommes politiques togolais traînant le plus grand nombre d’anecdotes. On parle de vos exploits de pleureur à la conférence nationale, ou de votre célébration de 17 milliards dans l’immondice de pauvreté qu’est le Togo. Mais votre nom est surtout intimement lié à une place publique de Lomé : Fréau Jardin. Ce nom qui donne encore des frissons à beaucoup de Togolais pour l’inoubliable spectacle de sang auquel il a assisté le 25 janvier 1993.

Par principe, j’ai appris à juger avec recul tous ceux qui ont travaillé sous Eyadema. Parce que j’ai compris que sous une dictature, des milliers d’hommes prennent des décisions et posent beaucoup d’actes contre leur volonté. Passons donc.

Quand, Il y a une dizaine d’années, vous avez créé votre parti, OBUTS, positionné comme un parti d’opposition, la majorité des Togolais n’ont placé aucune confiance en vous, affirmant que votre pseudo opposition n’est qu’une rancune gardée contre votre famille d’hier, le clan Gnassingbé, où vous avez été entre-temps disgracié. Mais certains sont se sont efforcés pour vous accorder le bénéfice du doute.

Au fond, ce peuple ne voulait qu’une chose de vous: l’expiation. Vos frères voulaient juste que vous reconnaissiez vos erreurs, leur présentiez des excuses, que vous changiez surtout pour qu’on sente que vous regrettez votre passé. Hélas, non seulement vous ne vous êtes jamais racheté, mais aussi, ô suprême affront, vous avez fini par vous rapprocher de nouveau de votre ancienne famille, la dictature, à travers vos prises de position, vos actes, vos paroles...

Grand frère, comme la majorité des internautes togolais, c’est avant un grand éclat de rire que j’ai lu votre récente interview où vous déclarerez rêver de devenir président du Togo. Non, vous ne devez pas avoir ce rêve. Parce que à 64 ans, si vous continuez de cautionner le fils de votre mentor Eyadema au pouvoir depuis 13 ans, et qui cherche à garder le fauteuil jusqu’à sa mort comme son père, il n’y a pas de place pour vous de devenir président. Vous ne pouvez jamais devenir président si vous ne vous levez pas, aux côtés de la majorité du peuple togolais, contre Faure Gnassingbé. Ce n’est quand même pas à cent ans que vous allez poser votre candidature !

Pour terminer, grand frère, un conseil: gardez ce rêve au fond de vous, pour votre sécurité. Parce que vous le savez, la sagesse enseigne que quand on commence à lorgner le fauteuil des Gnassingbé, on ne peut se retrouver qu’à deux endroits possibles: le cimetière ou la prison. Sauvez donc votre vie, grand frère, ne rêvez plus de devenir président du Togo.
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L'AUTEUR
David Yao Kpelly
Blogs: http://davidkpelly.mondoblog.org http://davidkpelly.over-blog.com









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