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Economie et Finances
Togo

Rapport de Doing Business, un arbre qui cache la forêt…

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La Banque Mondiale a publié son rapport Doing Business le 31 octobre dernier. Le document indique que le Togo a gagné 19 places, quittant ainsi la 156e place l’année dernière à la 137e cette année. La création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, le paiement des taxes et impôts, l’exécution des contrats sont les secteurs qui ont milité en faveur de ce résultat.

Du coup, une campagne est faite autour de ce rapport depuis plusieurs jours. A l’association « Veille Economique », on s'étonne de cette euphorie de la part des autorités togolaises. Bien sûr, l'association félicite d’abord le Togo pour ce résultat. Cependant, elle pense qu’il y a des réalités que ce résultat ne doit pas cacher sur le terrain.

« Les gouvernants ont fait des efforts. Bravo ! Cependant, on ne comprend pas pourquoi il y a autant d’enthousiasme uniquement à propos d’un indicateur, notamment l’indicateur doing business, d’autant plus que, en réalité, la facilité de l’environnement des affaires n’impacte positivement l’économie que lorsque les entreprises qui sont créées arrivent à se pérenniser dans le temps. Or on constate malheureusement qu’au Togo, la création d’entreprise ne suffit pas à elle seule à permettre aux entreprises de pouvoir gagner des marchés », a indiqué Thomas Dodji Koumou, président de Veille économique.

A côté de l’indicateur Doing Business, il y a plusieurs autres indicateurs, notamment celui du développement humain, l’indicateur de la liberté économique qui est l’un des principaux indicateurs qui permet de vérifier si dans un pays l’environnement des affaires est productifs et prospère. « Parce que l’indicateur Doing business ne fait que vérifier si les textes qui sont votés, les critères qui sont validés permettent un environnement favorable aux affaires », a-t-il souligné.

Pour lui, à ce jour, le Togo est un mauvais élève pour ce qui concerne l’indicateur sur la liberté économique. Tout ce qui a milité en faveur du Togo pour ce résultat qui crée de l’euphorie chez les autorités togolaises, est bien. « Mais si vous prenez une entreprise formelle créée par un Togolais aujourd’hui, les coûts de fonctionnement ou d’exploitation sur une année sont autour de 1 500 000 ou 2 000 000 FCFA. Ce qui veut dire que le vrai problème, c’est de savoir s’il existe suffisamment de familles togolaises qui ont un million de FCFA ou 2 millions à donner à leurs enfants pour créer une entreprise », s’est demandé M. Koumou.

A l’en croire, la création d’une entreprise avec 24 000 FCFA de frais de dossier aujourd’hui grâce au doing business ne permet pas à l’entreprise d’être exploitée.

Pour rendre véritablement propice le climat des affaires au Togo, l’association « Veille Economique » fait des propositions, puisque selon son président la 137e place qu’occupe le Togo n’est pas un rang enviable. Pour lui, il y a d’autres indicateurs de croissance qui montrent que le Togo ne se porte pas bien.

« La preuve, les gouvernants eux-mêmes veulent diminuer le ratio d’endettement qui est aujourd’hui au-delà de 70% du PIB. C’est parce que cet endettement pèse lourdement sur les finances publiques », a-t-il dit, avant de donner quelques pistes de propositions.

« La première des choses que les gouvernants doivent faire, c’est de restaurer ce que nous appelons la confiance endogène et la confiance exogène. C’est-à-dire qu’il faut absolument que les Togolais retrouvent confiance entre eux. Que les gouvernés puissent retrouver la confiance en les gouvernants et ce que nous appelons la gestion du pays et le mode de transmission du pouvoir. A partir du moment où nous n’arrivons pas à clarifier cette position, notamment relative au mode de gestion du pays et la transmission du pouvoir, et qu’il y aura toujours des rebondissements de la crise politique, c’est clair que sur le plan économique nous n’aurons pas de résultats positifs. L’économie dépend absolument de la stabilité politique », a proposé Thomas Dodji Koumou.

Il a insisté, pour finir, sur le règlement définitif de la crise politique pour que le pays puisse retrouver cette stabilité sur tous les plans.


I.K
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