Il est très souvent difficile pour un peuple de réussir à composer avec des dirigeants qui, aveuglés par l’envie de garder le pouvoir éternellement, sont coupés des réalités des populations. Aujourd’hui, rien ne peut justifier la surdité des autorités togolaises par rapport au désir du peuple en quête d’espace de liberté. Malgré le message fort envoyé par les Togolais aux dirigeants le 20 décembre dernier à travers le simulacre de scrutin organisé en complicité avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de certains « pantins » sur place qui se réclament de l’opposition, le régime de Faure Gnassingbé continue de soutenir mordicus qu’il a le peuple derrière lui.
Les dernières élections législatives au Togo auront été la pire des comédies organisées pour le régime en place, avec pour acteurs principaux Faure Gnassingbé et sa Commission électorale nationale indépendante (CENI), la communauté internationale, notamment la CEDEAO et les partis dits de l’opposition (ayant joué le rôle secondaire dans la comédie) qui ont pris part à la frauduleuse. La piètre configuration qu’on a de l’Assemblée nationale au lendemain de cette mascarade fait dire à de nombreux observateurs que le Togo a considérablement reculé. En réalité, le régime RPT/UNIR n’a fait que choisir ses propres opposants qui se contenteront de l’accompagner à l’hémicycle. C’est en fait le retour de l’« Assemblée mouton » de la troisième législature (2002-2007).