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Afrique Centrale

Au Tchad, l’UNFPA aide les filles et les femmes à vaincre leurs peurs et à prendre soin d’elles

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Dans ce pays enclavé d’Afrique centrale, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) aide les femmes à mieux connaitre les questions de santé sexuelle et reproductive qui les concernent et à échapper aux violences dont elles sont victimes.

Bol (Tchad) - Dans une salle de classe du Lycée de Bol, une enseignante montre un dessin représentant une adolescente surprise par son premier cycle de menstruation alors qu’elle se trouvait à l’école. Plusieurs jeunes femmes assises en rangées ordonnées l’écoutent.

Parmi elles, Fatime Ali Abakar. « Nous avons parlé de la puberté et des règles et avons parlé de l'histoire d'une jeune fille qui a eu ses règles pour la première fois », a indiqué la jeune femme de 22 ans à ONU Info.

Une cinquantaine de filles sont présentes dans cette salle de classe de cet établissement unisexe de la onzième ville du Tchad située à 300 kilomètres au nord de la capitale N’Djamena. Beaucoup d'entre elles, comme Fatime Ali Abakar, ont déjà commencé à avoir leurs règles. Mais la leçon est toujours utile et indispensable, estime Houa Adoum Abdoulaye. « Ce cours peut nous aider à aider les filles plus jeunes qui peuvent être confuses ou inquiètes sur ce qui leur arrive », a expliqué la femme âgée de 20 ans.

Ce cours sur la santé sexuelle et reproductive est réservée aux femmes. Il a lieu le soir après les heures normales de l’école et est organisée par la Ligue des femmes prêcheuses, un groupe d'enseignantes musulmanes étroitement associées au Conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad.

La Ligue cherche à sensibiliser les femmes et les filles aux problèmes qui les affectent, en particulier la violence reposant sur le genre, la santé en matière de sexualité et de reproduction et les risques de radicalisation au sein des groupes terroristes opérant dans la région.

Mariam Abakar est la présidente de la Ligue pour la région du Lac dont Bol est le chef-lieu. Elle est activement engagée dans les cours qu’appuie son organisation. Les informations sont généralement partagées dans une madrassa, une école religieuse islamique. « Dans le monde musulman, les femmes sont séparées des hommes, en particulier à la mosquée. Il est important que les femmes se rassemblent pour discuter du large éventail de questions qui nous sont particulières », a-t-elle expliqué.

Une fois le cours consacré à la puberté terminé, certaines de ces jeunes femmes retourneront dans des foyers où la mutilation génitale féminine, les mariages précoces et les grossesses à un très jeune âge sont des pratiques traditionnelles et considérées comme normales.

Les mutilations génitales féminines touchent 44% des femmes du Tchad

Selon l’ONU, 30% des femmes tchadiennes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l'âge de 15 ans. Environ 14% d’entre elles accouchent également avant l'âge de 15 ans. Les mutilations génitales féminines, pratiquées dans la plupart des régions du Tchad, touchent 44% des femmes.

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) œuvre à la réduction des accidents et les dommages causés par les mutilations génitales féminines et le mariage d'enfants.

« La persistance de ces pratiques néfastes est liée aux croyances socioculturelles traditionnelles », a déclaré la Représentante résidente de l’UNFPA au Tchad, Edwige Adekambi Domingo. « Elles limitent l'autonomisation des femmes et des adolescentes, augmentent leur vulnérabilité, leur risque de pauvreté et de discrimination », a-t-elle ajouté.

Mais les choses changent. Une intense campagne de sensibilisation organisée par l’UNFPA, auprès de chefs religieux et traditionnels, notamment de certains dirigeants musulmans et de la Ligue des femmes prêcheuses, a réussi à convaincre les membres du parlement de voter en faveur d'une loi qui a permis la ratification d’un décret présidentiel interdisant le mariage avant l’âge de 18 ans.

Malgré ces efforts, les mariages précoces et les rapports sexuels précoces non consensuels persistent au Tchad. « La pauvreté, le statut peu élevé des femmes, des taux de fécondité élevés et un faible taux d'éducation des filles sont les causes sous-jacentes », a expliqué Mme Domingo. « L’UNFPA s'est engagé à améliorer l'accès des adolescentes marginalisées à des services de santé en matière de procréation de qualité et adaptés aux jeunes, y compris celles qui risquent de se marier précocement ».-










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