A l’occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure, Reporters sans frontières (RSF) dresse le tableau alarmant de la censure d’Internet en Turquie. Non contentes d’avoir fait bloquer près de 3000 articles par la justice en 2018, les autorités cherchent désormais à reprendre en main les services de vidéo en ligne.
La guerre du pouvoir turc contre l’information indépendante se joue aussi sur Internet. Un rapport du représentant de RSF en Turquie, Erol Önderoğlu, pour le site d’information Bianet, révèle qu’au moins 2950 articles et contenus journalistiques ont été rendus inaccessibles par la justice au cours de l’année 2018. Un chiffre effarant auquel il conviendrait d’ajouter le nombre, inconnu, des blocages administratifs. Pour le seul site du quotidien Hürriyet, le nombre de pages bloquées depuis cinq ans s’élève à 2047, d’après son ancien médiateur Faruk Bildirici, récemment licencié après le rachat du journal par un groupe de presse proche du pouvoir.
Corruption, question kurde, critiques à l’égard de personnalités politiques, religieuses et autres célébrités, violations des droits humains… Les tabous se -