Le protectionnisme économique du Nigéria, démarré le 20 août 2019, a surpris plusieurs observateurs et partisans de l’intégration régionale. Pourtant, chacun sait que dans la pratique, les tracasseries aux frontières au sein de la Communauté économique et de développement de Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont légions. Mais la contrebande institutionnalisée a fini aussi par enrichir de corrupteurs et des corrompus d’Afrique et hors d’Afrique. Face à un Président nigérian déterminé à réduire la corruption dans son pays, il devient possible de voir une certaine cohérence dans le contrôle et les limitations de la contrebande et des fraudes divers. Cette économie informelle et souterraine a pris tellement d’ampleur qu’elle menace l’économie réelle.
Aussi, le temps est venu pour négocier l’intégration régionale non plus avec des grands slogans, mais à partir de chaque produit ou service offert par le citoyen de la zone CEDEAO. La conséquence sur le terrain du fonctionnement actuel des échanges entre le Nigeria et ses pays frontaliers, c’est la pauvreté, les inégalités et l’insécurité qui n’arrivent pas véritablement à se résorber.
1. AUGMENTATION DE LA PAUVRETÉ ET DES INÉGALITÉS AU NIGERIA Il y aurait plus de 170 millions de pauvres au Nigéria, ce répartis de inégalement sur les 36 Etats de cet Etat fédéral. Le niveau de pauvreté au moment des indépendances était faible. Depuis, 59 ans après, le Nigeria fait partie des pays où le niveau de pauvreté est le plus élevé dans le monde, et les inégalités et la corruption y sont pour quelque chose.-