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Politique
Togo

Grande marche à reculons dans l'histoire : Faure entre malaise et honte autour d'une nouvelle candidature

Le Correcteur

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Contre tout bon sens, le pouvoir avance au galop vers une nouvelle comédie électorale. Pour la présidentielle de 2020, en plus du fait que les forces démocratiques sont tenues à distance de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et ses démembrements, il a été organisé une révision bâclée des listes électorales en lieu et place d'un recensement en bonne et due en vue de constituer un fichier fiable.

Ceci étant, l'élection annoncée pour le 22 février 2020 risque, si on n'y prend garde, d'être la mascarade de trop. En conseil des ministres le jeudi 5 décembre dernier, le troisième décret adopté fixe la date du 1er tour de l'élection présidentielle de 2020 et convoque le corps électoral pour le premier tour de cette élection présidentielle. Le code électoral prévoit en son article 79 que la date du scrutin soit fixée par décret en Conseil des ministres. Cette loi précise également que le corps électoral est convoqué par décret en Conseil des ministres sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce décret précise les heures d'ouverture et de clôture du scrutin.

Aussi, l'article 65 de la constitution du 14 octobre 1992 dispose-t-il que « le scrutin est ouvert sur convocation du corps électoral par décret pris en Conseil des ministres 60 jours au moins et 75 jours au plus avant l'expiration du mandat du Président en exercice».

C'est donc en application des dispositions desdits articles que le présent décret fixe la date du 1er tour de l'élection présidentielle de 2020 au 22 févier 2020 et convoque le corps électoral pour la même date.

Le quatrième décret fixe le montant du cautionnement pour l'élection présidentielle de 2020 à vingt millions (20 000 000) de francs CFA. Le sixième décret fixe le montant de la contribution de l'Etat au financement de la campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2020 à cinq cent millions (500 000 000) de francs CFA. Cette contribution de l'Etat est répartie comme suit : 60% du montant sont répartis à égalité entre tous les candidats ; 40% du montant de la contribution financée par l'Etat sont répartis proportionnellement aux suffrages obtenus entre les candidats ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés. Le montant de l'aide proposée tient compte de l'organisation de la campagne électorale pour les deux (2) tours par les candidats à l'élection présidentielle. Ce montant est fonction du nombre de candidats qui seront retenus par la Cour constitutionnelle.

Dans cette ambiance controversée, Faure Gnassingbé entend briguer un 4ème mandat et conscient de son impopularité criarde, verrouille tout.

Faure et la honte d'une nouvelle candidature

Après trois mandats à la tête du Togo, le Président du RPT et d'UNIR n'a pas changé grand-chose à la gouvernance du Togo. La plupart de ses projets de société sont de la promesse de Gascon. Bien plus, Faure Gnassingbé a déclaré de façon péremptoire que pour que la démocratie progresse en Afrique, il faut limiter le mandat à deux ou trois.

S'il a une parole dans sa vie, il ne doit plus se représenter en 2020 pour un 4ème mandat. Un affront pour le Togo en pleine déconfiture. A deux mois de ce scrutin et contrairement à 2010 et 2015, on constate des manifestations des ailes marchantes d'UNIR pour réclamer la candidature de l'enfant de Eyadèma. Après Kpalimé le 23 novembre, c'est carrément à travers une marche des militants et sympathisants du parti Union pour la République (UNIR), parti au pouvoir, ont manifesté samedi 7 décembre 2019 dans les rues de Blitta (260 km au nord de Lomé) pour réclamer sa candidature.

Le Mouvement de Soutien au Président Faure (MSF) organisateur de cette manifestation avait laissé entendre à travers son Coordonnateur Poro Katanga que « Faure est le seul Togolais qui a une vision pour le Togo ». A Blitta, on pouvait entendre. « Pour nous, c'est Faure », « Pour 2020, c'est Faure », « Pour 2020, mon choix c'est Faure », « Ici c'est Faure », voilà les messages écrits sur les pancartes et banderoles exhibées par quelques militants dans la foule. « Nous sommes sereins, même si nous sommes impatients d'attendre le Oui du président du parti, comme notre candidat naturel à la présidentielle de 2020 ». « Le Président-fondateur de notre parti a beaucoup fait pour le pays. Sans épargner, nous les femmes, nous obtenons des prêts pour démarrer nos activités. Il fait beaucoup aussi pour améliorer la santé des populations. Aujourd'hui tout le monde est autonome. La population togolaise, en particulier, celle de Blitta est prête à voter à 100% Faure Gnassingbé », a débité Azia Laouratou Zibo, responsable des femmes UNIR de Blitta.

Ces manifestations d'une époque révolue, sont apanage des dictateurs tropicaux.

Dans le cas d'espèce du Togo, elles sont organisées pour permettre à Faure de se donner une certaine conscience. En clair, de par son bilan chétif et catastrophique en 15 ans, l’ancien député RPT de Blitta est bien mal à l'aise et a honte pour se porter à nouveau pour une candidature. De surcroît, il est arrivé au pouvoir à la suite de 38 ans de règne calamiteux de son père Eyadèma.

A scruter de près le folklore malodorant des profiteurs du régime, il apparaît que Faure Gnassingbé est entre un malaise aigu et la honte prononcée autour d'une nouvelle candidature.

Au demeurant, la plupart de ceux qui organisent ces manifestations de l'ignominie sont des retraités, anciens ministres qui forcent leur existence à travers celui qui s'est fait appelé en 2005 « l'esprit nouveau ». Doiton rappeler au chef de l'Etat que ces lugubres individus cherchent plutôt à le faire rentrer dans l'histoire à reculons et qu'il lui revient de prendre la bonne décision pour son honneur et sa dignité ?

Kokou AGBEMEBIO-










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