Lorsque le Président français Emmanuel Macron annonce la « réforme historique majeure 1 » du Franc CFA en précisant que « l’ECO verra le jour en 2020 », il a implicitement reconnu que le franc CFA était « perçu comme l’un des vestiges de la Françafrique », une arme invisible que l’ECO risque de préserver avec l’obligation de convertibilité de l’ECO en EURO via le Trésor français, une obligation postcoloniale restée inchangée. Cette réforme ne concernera pour le moment que les huit pays de l’Union économique monétaire ouest-africaine à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Trois changements majeurs sont à noter :
le changement du nom avec le passage du Franc CFA à l’ECO ; la fin de la centralisation de 50 % des réserves de change auprès du Trésor français accompagnée de la fermeture des comptes d’opération à la fin de 2020 ; et enfin le retrait des représentants de la France de tous les organes de décision et de gestion de l’UEMOA, autrement dit la fin d’un droit de véto visible au sein du conseil d’administration de la zone franc en UEMOA 2. Il faudra être vigilant que le FCFA considérée comme « l’arme invisible de la Françafrique 3 » n’évolue pas en un ECO, une arme invisible de la France postcoloniale. Ne faut-il pas rappeler que la première banque de la zone franc a vu le jour en 1953 au Sénégal et appartenait à des propriétaires d’esclaves qui ont troqué leur « titr-