Le programme de réduction de la violence communautaire (CVR) conduit à travers la Centrafrique, et notamment à Bangui, a qualitativement changé leur vie. Membres de la communauté ou ex-combattants réinsérés dans la vie active, ils assurent que rien ne pourra les faire revenir en arrière. Portraits croisés de trois bénéficiaires au destin commun.
Seuls les cliquetis de la machine à coudre emplissent l’atmosphère de la petite salle où trônent tissus neufs, vêtements cousus, table de découpe et bouts de tissus travaillés. La mine concentrée, Elsie a les yeux rivés sur les va-et-vient de l’aiguille. Couturière travaillant à son compte depuis un peu plus d’un an, la jeune femme de 32 ans et mère de deux enfants ne badine pas avec la chance que lui a donnée la vie. Car dit-elle, elle vient de loin : « Avant je ne faisais rien, je restais à la maison. Un jour ma grande sœur m’a interrogée sur ce que je voulais faire dans la vie, car il n’était pas bon que je reste ainsi sans rien faire. Je lui ai répondu que je voulais faire la couture, mais je n’en avais pas les moyens. Elle a alors proposé de me payer une formation. J’ai donc travaillé comme aide chez di-