|
Le journaliste franco-togolais, Jean-Baptiste Placca, est pessimiste quant à une propable alternance politique au Togo cette année. Reçu hier jeudi sur les plateaux de la TV5 Monde dans le journal de 20 heures, l’Editorialiste de la Radio France Internationale (RFI) a laissé entendre que le président sortant Faure Gnassingbé sera encore réélu pour un 4e mandat à l’issue de la présidentielle en vue, bien qu'il ne représente pas grand-chose, en terme de voix qu'il va récolter à l'issue du scrutin.
« Le suspense est total, il (ndlr, Faure Gnassingbé) sera réélu parce qu’il est candidat, parce qu’il a toujours été réélu, quel que soit ce que ses concitoyens ont décidé dans les urnes, malheureusement », a déclaré Jean-Baptiste Placca.
A l’en croire, le scrutin présidentiel du 22 février prochain n’est « juste que l’expression ultime d’une expérience à bout de souffle ».
L’Editorialiste pense que cette énième réélection du fils du Général Eyadema sera en partie la « faute de l’opposition togolaise » profondément divisée.
« De par les confidences des gens qui ont été à l’intérieur du système et qui un jour ou l’autre sont sortis, on sait que mathématiquement, il (ndlr, Faure Gnassingbé) ne fait pas plus de 15% des voix », a souligné le franco-togolais.
Selon lui, si Faure Gnassingbé ne faisait pas partie des candidats en lice, on pourrait imaginer une probable alternance au sommet de l’Etat. « Mais tant qu’il est candidat, il gagnera », a lâché Jean-Baptiste Placca.
Le confrère regrette le fait que la classe politique fourmille de traitres roulant pour le régime en place. Il regrette également la confiance démesurée que les vrais leaders de l’opposition togolaise accordent à la communauté internationale. Pour Jean-Baptiste Placca, la donne va changer si et seulement si les Togolais, eux-mêmes, le décident.
« Les populations sont un peu désabusées et un peu épuisées aussi. Le problème du Togolais aujourd’hui c’est un problème de survie. Il y a des gens qui sont à l’aise dans ce pays et il y a une immense majorité des Togolais qui vivent mal et difficilement et qui ont cru à des possibilités de changement, ils ont suivi des dirigeants, des leaders qui les ont parfois déçus, certains leaders se sont ralliés au pouvoir qu’ils combattaient. Des leaders de l’opposition qui sont avec le pouvoir et pour qui les gens sont morts. Cela signifie qu’il faut quelque chose de nouveau. Mais tant que Faure Gnassingbé décidera de garder le pouvoir, tant qu’il aura l’armée derrière lui, il le gardera jusqu’à ce que la population décide qu’il en sera autrement », a-t-il conclu.
Suivez plutôt !
Godfrey Akpa-
|
