Chaque mardi, le marché d’Alemondji grouille de monde. Au milieu de cette foule compacte, des commerçants burkinabè et ghanéens proposent des vêtements et ustensiles de cuisine. D’autres, plus bruyants viennent des contrées voisines : Lawagnon, Moreta et Issati. Leurs étals regorgent d’arachides, de mil, de sorgho, de sésame ou encore d’haricots.
Il y a encore quelques années, atteindre ce marché n’était pas chose aisée. Il était animé pendant trois jours successifs, du mardi au jeudi, puis le dimanche. Nous ne venions ici qu’une journée parce que notre principale route d’accès au marché était impraticable », raconte Robiro Kadokah, vendeuse de mil. Son taxi, emprunté à Issati, passe à vive allure sur le pont d’Alemondji. À 200 kilomètres au nord de Lomé, la capitale du Togo, ce pont est le symbole du désenclavement de nombreuses localités agricoles de la région.
« Avant, au départ de Lawagnon, Moreta et Issati, nous étions obligés de faire un détour de 50 kilomètres, avant de rejoindre la route nationale. Ensuite, nous mettions le cap sur Alemondji pour aller au marché. Cela prenait deux à trois heures et nous perdions des clients. Mais aujourd’h-