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Togo - Alternance : Satchivi veut réinventer la lutte

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Devant la presse hier soir, Folly Stachivi du mouvement "En Aucun Cas" a dressé un bilan de la lutte politique depuis 1990. Les résultats ne sont pas encourageant. Il demande aux Togolais de ne pas se décourager, mais de se réorganiser pour une lutte efficace.

DÉCLARATION LIMINAIRE SANCTIONNANT LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE CE JEUDI 18-06-2020 :

Après 30 ans de lutte politique infructueuse, le bon sens commandait qu'on puisse s'arrêter pour dresser un bilan honnête de ce parcours tornitueux, rechercher la ou les causes des échecs répétitifs des méthodes appliquées et tirer, par dessus tout, les conséquences qui s'imposaient.

C'est à cette tâche, certes difficile mais nécessaire, que le Comité Dirigeant du Mouvement En Aucun Cas s'est attelé depuis deux semaines.

A l'issue de ces longues journées de réflexions, nous sommes arrivés à la conclusion que tout devait être reconstruit et réorganisé.

A l'heure actuelle, en effet, nos organisations souffrent d'un terrible problème d'organisation, nos discours, avec le temps, se sont usés, les populations même désespérées et affligées ne sont plus disposées à l'action, nos manifestations ne mobilisent plus assez de monde, la haine et l'envie ont empoissonné les cœurs, la paresse a gagné les esprits, le courage et la détermination qu'on retrouvait jadis auprès des populations commencent par disparaître.

Aussi, a-t-on fait croire, pendant trente ans, à l'honnête peuple Togolais qu'il suffisait de suivre aveuglément un homme ( le « Messi » ), de lui faire entièrement confiance et d'être dévoué à sa cause pour que le Changement auquel tous aspirent se concrétise. C'est dans cette optique qu'on a poussé le peuple à suivre naïvement des gens comme Gilchrist OLYMPIO, Edem KODJO, Yawovi AGBOYIBO, Léopold Gnininvi, Zarifou AYEVA, etc..., qui avec le temps, se sont plutôt révélés comme étant des vendeurs d'illusion, des traîtres, des corrompus, des incapables, des mesquins qui ne pensent qu'à leurs petits intérêts.

Durant ce parcours, on a également fait croire à la population que c'est de l'extérieur que viendra son salut. Cette situation a eu pour corrolaire de mettre la population combattante dans une position d'attentisme, de paresse, de passivité, d'inactivité et de lâcheté. Toute les initiatives visaient, dès lors, à plaire aux ambassadeurs, aux diplomates et aux puissances étrangères.

Au lieu d'expliquer aux populations qu'il était inutile de compter sur la communauté internationale qui, au demeurant n'intervient pour aider les peuples à se libérer que quand ses intérêts sont menacés, on l'a fait croire qu'une nation étrangère ou le Président d'une nation étrangère viendra chasser la dictature pour installer les démocrates. Même aujourd'hui, malgré, les nombreuses déceptions, des gens continuent par faire confiance au groupe des cinq (5) et aux diplomates affairés.

Il est, en outre courant, d'entendre des compatriotes dire que seul Dieu nous sortira de cette situation. Ça fait 57 ans que nous recitons ces paroles, pourtant rien ne semble bouger. La dictature est toujours là, debout et plus sanglante que jamais.

En fait, l'objectif de la plupart des « leaders »de ces trente dernières années fut tout autre que le Changement. Si leur désir était de voir les choses changer, ils ne se comporteront pas de la sorte. Nous en voulons pour preuve l'attitude de Edem KODJO et de Yawovi AGBOYIBO, après les élections législatives de 1994, où il suffisait d'un minimum d'amour pour les Togolais pour qu'aujourd'hui la dictature ne soit plus là. Il en est de même de l'accord que Gilchrist OLYMPIO a signé avec les tenants du régime au nom d'une paix qui n'a jamais existé.

Les exemples sont légions. Vous les connaissez mieux que nous.

La plupart de nos aînés à qui la direction de la lutte pour la liberté et le Changement avait été confiée ces trente dernières années ne voulaient pas vraiment le bien-être et la liberté du peuple Togolais.

Leur conception d'ailleurs de la lutte était d'avoir, à défaut de prendre la place de ceux qui mangent aujourd'hui pour se servir à leur tour, aussi une place autour de la table. La liberté et le bien-être du peuple les intéressaient peu.

C'est ainsi qu'à chaque fois qu'une « opportunité» s'était présenté, ils n'ont pas hésité à aller s'acroquiner au pouvoir pour occuper des postes ministériels.

Il y en a aussi qui se contentaient simplement de marchander la lutte sincère du peuple contre de l'argent ou de jouer le sale jeu à eux confiés par le pouvoir dans l'opposition.

Aujourd'hui, le constat est clair: Nous ne pouvons plus continuer dans la même dynamique. Un changement de paradigme s'impose.

Nous devons, si nous voulons vraiment sortir de ce cycle, rompre avec les habitudes passées.

Cela implique de changer notre manière d'appréhender les choses, de réfléchir, de communiquer et d'agir. Nous ne devons désormais compter que sur nous-mêmes. Jamais sur un libérateur étranger ou sur un être supérieur ; car, comme avant-hier et hier, personne ne viendra à notre secours. Et si un jour les États-Unis, l'Allemagne ou la France demandent à Faure Gnassingbé de libérer le plancher, ce sera parce que ce dernier ne garantit plus au mieux leurs intérêts, commence par dévier de la ligne à lui tracer ou quand la mobilisation générale aura suffisamment ébranlé la dictature.

Nous devons apprendre à accepter la triste vérité qu'aucune puissance étrangère ne viendra nous délivrer de la main de cette dictature. Seule notre détermination nous permettra de sortir victorieux. Notre salut réside dans l'action et dans l'application de la DÉFIANCE POLITIQUE.

Il est, par ailleurs, important de savoir que le Bon Dieu nous a déjà pourvu de tout ce qu'il faut pour sortir de cette situation. Il nous a donné une tête pour réfléchir, des mains et des pieds pour agir. Servons-nous en donc et cessons de dire seul Dieu viendra nous sauver. Quel père serait-t-il d'ailleurs, si malgré toutes les aptitudes et potentialités dont il nous a doté pour qu'on puisse se débrouille seul dans ce monde, il vient encore faire les choses à notre place ?

Dieu n'a jamais été comme ça et ne le sera jamais. Ce que Dieu attend de nous, c'est de la prière et de l'action. Cela suppose qu'il ne faut pas seulement prier. Il faut également AGIR. Nos prières doivent prioritairement sinon uniquement servir à lui demander de nous donner la force nécessaire de surmonter les épreuves et les difficultés.

Pour finir, nous demandons à la jeunesse de se ressaisir. C'est à nous, chers congénères, que revient la responsabilité de faire changer les choses.

Partout où les choses ont changé, il a fallu que la jeunesse rompe avec les vieilles habitudes et commence par prendre ses responsabilités. Il en a été ainsi au Burkina Faso, au Sénégal, au Soudan, en Algérie, en Egypte, en Tunisie, en Gambie, en RDC, etc...


Jeunes Togolais, la libération de ce pays, dépend de vous. Agissez donc.

Fait à Lomé, le 18 juin 2020

Pour le Mouvement En Aucun Cas,

Foly SATCHIVI-










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