Voilà la grande question que se pose Nathaniel Olympio du « Parti des Togolais ». Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’homme politique s’étonne du mutisme des autorités togolaises face aux différents scandales révélés ces derniers jours par le journal d’investigation L’Alternative. Ce qui fait encore plus mal, c’est l’inaction qu’on observe au niveau des grandes Institutions de la République. C’est l’omerta. « Le Togolais se meurt, parce que les ressources de la Nation sont accaparées par un groupuscule qui prive les citoyens, au minimum, d’un service de santé efficace dans la dignité et d’une éducation de qualité. Il revient aux autres institutions de corriger ces travers de l’Exécutif », a exhorté le président national du Parti des Togolais. Bonne lecture.
Au service de qui ou de quoi sont les institutions togolaises ?
Le journal d’investigation L’Alternative a publié une enquête explosive sur la gestion des produits pétroliers au Togo. Son enquête révèle de grandes malversations financières qu’il évalue à environ 500 milliards de francs cfa, en citant nommément des personnes. C’est environ la moitié du budget national. Quel scandale !
Depuis cette publication, trois semaines déjà, aucune institution de l’Etat ne s’est exprimée sur le sujet. C’est le silence absolu. A une exception près, les très rares personnes, issues des institutions ou de la haute administration, qui se sont prononcées à titre personnel, ont essentiellement balayé le sujet d’un revers de la main.
Il aurait été convenable qu’au minimum deux institutions réagissent à cette publication : L’Assemblée nationale qui est censée représenter le peuple en défendant ses intérêts et la Justice qui devrait protéger les citoyens et leurs biens. Il leur revient d’engager des procédures afin d’éclairer l’opinion sur les fondements de cette publication qui suscite bien des interrogations.
Comment comprendre qu’aucun député ne se soit saisi de ce grave sujet pour interpeller le gouvernement ? Serait-ce la même logique qui guide l’Assemblée nationale à se taire, quand depuis quinze ans, sauf à une seule occasion, le Chef de l’Etat refuse de s’adresser une fois par an au Parlement sur l’état de la Nation, comme l’exige la Constitution ? Nous attendons des députés, et surtout des plus jeunes, qu’ils osent enfin défendre la population qu’ils prétendent représenter, en exerçant leurs prérogatives constitutionnelles de contrôle effectif de l’action gouvernementale.
Quand la justice met très rapidement la main sur les personnes qui fraudent sur environ 6.250 francs cfa durant les deux mois du programme Novissi de soutien social mis en place pour contrer les effets de la pandémie, est-il aisé de comprendre que cette même Justice se mure dans un silence après la révélation de détournement de biens publics portant sur des sommes aussi faramineuses ? Est-ce la même logique de ménager l’Exécutif qui pousse la Cour constitutionnelle à donner un avis favorable au fait que le Chef de l’Etat préside en personne le Conseil Supérieur de la Magistrature ? Nous voulons une Justice qui protège effectivement les personnes et les biens, pas celle qui soutient les puissants et a la main lourde sur les plus faibles.
Le Togolais se meurt, parce que les ressources de la Nation sont accaparées par un groupuscule qui prive les citoyens, au minimum, d’un service de santé efficace dans la dignité et d’une éducation de qualité. Il revient aux autres institutions de corriger ces travers de l’Exécutif.
Les hommes et les femmes qui animent nos institutions doivent cesser de se cacher derrière les dérives du régime pour ne pas exercer leurs propres responsabilités.
Nathaniel Olympio Président du Parti des Togolais Publié le 2 Juillet 2020 -
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