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Togo - Éduquons à la solidarité

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La solidarité est une valeur humaine qui consiste à venir en aide ou à porter assistance à ceux et celles qui sont dans le besoin. La solidarité n’est pas simplement à considérer comme le fruit d’un sentiment de pitié envers l’autre ou d’empathie. La solidarité résulte de la conscience que tous les habitants d’un lieu donné sont liés par le même destin et les mêmes défis. Ainsi, tous les citoyens sont dépendants les uns des autres pour leur vie en société. Au nom de cette dépendance, ils doivent s’entraider pour faire face ensemble aux problèmes sociaux ou périr ensemble. L’interdépendance entre les citoyens dans une société est traduite dans la philosophie africaine par le concept de l’Ubuntu qui signifie "Je suis parce que tu existes". Sans solidarité, il ne peut avoir de citoyenneté et sans citoyenneté, il ne peut avoir d’État.

1- Les manifestations de la solidarité

La solidarité se manifeste de différentes façons :

Le don : Le don est la forme la plus connue de solidarité. Le don consiste à offrir de son temps, de son argent ou un bien à autrui. On peut aussi donner son cœur, c’est – à – dire son amour à quelqu’un ou à une cause. On offre son temps en contribuant par sa force physique, par sa réflexion ou par sa présence au côté de quelqu’un. On offre son argent à une personne qui en exprime la demande pour satisfaire un besoin vital comme non vital. On offre un bien soit parce que l’autre en a nécessairement besoin ou soit parce qu’on a ce bien en excès et on préfère donner le surplus à d’autres. Le plus grand des dons est le don de soi c’est-à-dire sacrifier sa personne pour une autre ou pour une cause. C’est souvent ce genre de don qui est attendu des parents pour leurs enfants.

La charité ou l’aumône : On parle de charité ou d’aumône quand le don se manifeste dans un cadre religieux. On donne à cause de sa foi et dans l’attente d’une récompense divine au présent ou dans le futur.

La philanthropie : La philanthropie signifie étymologiquement l’amour de l’humanité. La philanthropie désigne donc tout don fait pour préserver ou secourir un humain, un groupe d’humain ou l’humanité toute entière. Dans certaines sociétés, on parle de philanthropie quand on fait un don dans un cadre non religieux.

L’humanitaire : C’est lorsqu’une situation d’urgence ou de catastrophe exige une action humaine pour venir au secours des personnes vivant le drame. On parle d’action humanitaire dans un contexte de catastrophes climatiques (inondations, sécheresse), de séisme, de conflits, de famine, etc. Il faut se méfier de l’opinion qui consiste à faire croire qu’une action humanitaire se déroule toujours dans un pays pauvre. On peut également mener des actions humanitaires dans les pays riches notamment en cas d’incendie, de séisme ou à l’endroit des Sans Domiciles Fixes (SDF) par exemple.

La justice : Elle consiste à œuvrer pour que le tort causé à quelqu’un ou à un groupe soit réparé. Cela demande un don de soi (un sacrifice) pour la personne ou le groupe que l’on défend. Pour défendre la justice, les humains se mettent souvent ensemble pour créer des associations, faire des mobilisations virtuelles ou des manifestations publiques.

La coopération au développement : La coopération au développement consiste pour les pays dit développés ou pays industrialisés du Nord à venir en aide aux pays dits sous – développés ou pays du Sud. Ces aides peuvent être financières, matérielles, humaines (assistance technique, assistance militaire, volontariat international, etc.). Elles peuvent prendre la forme de dons ou de dettes. Bien souvent les pays agissent selon des intérêts précis ce qui fait dire qu’aucune aide entre pays n’est gratuite.

2- Les formes de solidarité

Depuis les travaux du sociologue français Émile Durkheim à la fin du XIXème siècle, on considère qu’il existe deux formes de solidarité dans un pays. La solidarité mécanique et la solidarité organique. A ces deux formes de solidarité, on peut ajouter cependant une dernière forme de solidarité dite humaniste. Voici une explication de ces formes de solidarité :

La solidarité mécanique : C’est la forme de solidarité qui prévaut selon Émile Durkheim dans les sociétés traditionnelles où la conscience collective est forte. Dans ce type de société, l’individu n’est rien sans la collectivité. Un individu qui refuse de se plier aux exigences des relations communautaire (croyances, normes, rites, etc.) peut être exclu de la collectivité. On constate cette forme de solidarité dans les relations familiales, au sein d’une communauté culturelle ou d’une communauté religieuse.

La solidarité mécanique est basée sur le principe de la réciprocité. Elle implique que les personnes viennent en aide aux autres car ils attendent en retour un contre don (Marcel Mauss). Le contre don peut être une aide réciproque ou encore une reconnaissance pour le don accordé (être considéré comme un bienfaiteur ou un sauveur). Le don peut être également dans ce contexte un moyen de contrôle sur un groupe donné de qui on attend une obéissance. La charité ou l’aumône religieuse peut dans une certaine mesure apparaître dans cette forme de solidarité car on donne dans l’espoir d’un contre-don divin qui est le Paradis ou une récompense terrestre.

La solidarité organique : Elle est le propre selon Durkheim des sociétés modernes liées à l’apparition du capitalisme et de l’individualisme. L’individu autonome peut, par son travail ou son capital accumulé, s’émanciper de la collectivité. Mais la spécialisation des tâches fait qu’il reste toujours tributaire de la société pour sa survie. Les organisations de solidarité (mutuelles, associations caritatives) et l’État providence prennent alors toutes leurs places pour palier aux problèmes (santé, chômage, d’accidents, etc.) qui peuvent surgir à tout moment. Les systèmes de sécurité sociale et d’assurances tout risque sont des caractéristiques de la solidarité organique. Toutefois en cas de catastrophe ou d’une crise qui cause la faillite de l’État, on constate un retour des individus à la solidarité mécanique.

La solidarité humaniste : Elle est liée à une valeur profonde de générosité inhérente à la nature humaine. Elle se manifeste par une action désintéressée envers l’autre ou pour une cause sans aucune contrepartie attendue en retour. On voit ainsi des personnes s’engager pour la justice humaine, la liberté, le respect des droits humains, la protection de l’environnement ou le bien être animal sans espérer une quelconque reconnaissance ou un quelconque pouvoir sur autrui.

Samir ABI-










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