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Togo - Nathaniel Olympio : « Les peuples doivent être comme les pays : indépendants »

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Analysant la situation politique sous régionale depuis les années 60 ans passant par les luttes pour l'avènement de la démocratie, les mandats de trop, etc., le chef du Parti des Togolais Nathaniel Olympio pense qu'« il est temps de conquérir l’indépendance des peuple », pour asseoir la démocratie. Il propose ses pistes et solution. Lecture!

Nous sommes à mi-chemin. Nous avons fait l’indépendance des pays, il nous reste à faire l’indépendance des peuples.

Ces élections qui confisquent la démocratie

Après avoir ouvert le bal en février 2020, le Togo laisse la place à cinq autres pays de l’Afrique de l’ouest qui s’apprêtent à organiser une élection présidentielle cette année. La Côte d’Ivoire, la Guinée, le Burkina Faso, le Ghana et le Niger se succèderont dans cet exercice, bien souvent périlleux.

Dans plusieurs de ces pays, l’élection semble ne plus être l’instrument adéquat de régulation de la vie politique. Elle devient un facteur à risque qui menace la stabilité du pays avec une propension de débordement dans la sous-région déjà bien fragilisée par la crise sécuritaire. Les peuples sont de plus en plus marginalisés et l’élection devient une affaire entre politiques.

De 1990 jusqu’au début des années 2000, à quelques exceptions près, les pays de l’Afrique de l’ouest marquaient des points positifs dans la construction de l’édifice démocratique. Des présidents se succédaient au bout d’un ou de deux mandats, à l’issue d’une élection relativement acceptable.

Pour renforcer la pratique qui se mettait en place, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté à Dakar en décembre 2001, le protocole A/SP1/12/01 additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance. Une disposition phare de ce protocole est la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux dans tout l’espace CEDEAO.

Mais à partir de 2003, l’on a assisté à l’amorce d’une tendance à ne plus respecter la limitation à deux mandats. Le tour de passe-passe se déroule en trois phases. La première étape consiste à dépouiller les institutions de leur rôle de contrôle et d’équilibre. Une fois les institutions ‘docilisées’, l’on procède à la modification de la Constitution afin de se prévaloir d’une remise à zéro du compteur. Ce qui ouvre la porte à un troisième mandat... et aux troubles. Enfin, on dépouille l’élection de ses attributs démocratiques pour s’assurer une réélection, envers et contre tout, et surtout contre la vérité des urnes. Ces élections qui confisquent la démocratie, c’est le retour au parti unique et à la dictature qui sévissaient dans la sous-région jusqu’à la fin des années 80.

Dans ces conditions, l’élection a-t-elle encore un sens, quand on sait qu’il n’y a plus d’enjeu dans le respect de la souveraineté des peuples ? Le non-respect de la vérité des urnes est une marginalisation du peuple qui est ainsi privé d’un volet fondamental de son indépendance.

La persistance de cette situation conduit inéluctablement à l’instabilité politique qui génère tous les extrêmes : révolution populaire (Burkina), coup d’Etat (Mali) ou rébellion (Côte d’Ivoire). Le cas du Mali qui est à son quatrième coup d’Etat depuis l’indépendance, est riche d’enseignements. Le coup d’Etat devient pour la dictature, ce que l’élection est pour la démocratie. Un facteur de régulation de la vie politique. Il faut sortir de ce schéma vicieux.

Le chemin qu’il nous reste à faire

Après l’avènement du multipartisme dans les années 90, suite aux luttes populaires portées par le vent de l’Est, une nouvelle étape de l’épanouissement des peuples s’impose. Soixante ans après les indépendances de ces pays, il est temps de conquérir l’indépendance des peuples.

Ce que j’appelle l’indépendance des peuples, c’est :

• libérer les peuples du joug des dirigeants qui écrasent les libertés et les aspirations populaires ;

• envisager l’avenir avec espérance : demain sera meilleur qu’hier ;

• procurer à chaque citoyen la liberté de jouir de ses droits humains ;

• fournir à chacun les chances et les moyens de subvenir dignement à ses besoins et à ceux de sa famille.

Les partis d’opposition, les défenseurs de la démocratie et les défenseurs des droits humains doivent cesser de participer ou de cautionner des élections frauduleuses qui marginalisent les peuples et qui sapent leur indépendance en les privant de démocratie.

On n’a pas besoin d’élection pour avoir la démocratie, on a besoin de démocratie pour avoir de bonnes élections.

En mettant entre parenthèses leur droit légitime de participer à une élection, les partis politiques pourraient revenir aux fondamentaux : se battre pour l’indépendance du peuple, se battre pour la démocratie. Ils devraient pour cela construire un projet politique porteur d’une vision et qui définisse les contours du type de pays dans lequel le peuple veut vivre. C’est ce projet qui doit fédérer les peuples et les énergies pour sa réalisation.

C’est à ce prix que l’on peut asseoir les bases nécessaires à l’environnement propice à l’indépendance des peuples. C’est par là que nous aboutirons à la CEDEAO des peuples, celle qui favorisera l’essor économique et social à l’Afrique de l’Ouest.

Proclamons et réalisons l’indépendance des peuples.

Nathaniel Olympio

Président du Parti des Togolais

Publier le 17 Octobre 2017
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