Les scandales sur les crimes économiques se ramassent presque à la pelle au Togo. Mais curieusement, les auteurs de ces scandales jouissent d'une impunité qui révolte. Une fois encore, un mouvement des Togolais de la diaspora interpelle les autorités togolaises, notamment Faure Gnassingbé.
USA, le 03 Novembre 2020 MPT/USA/G7/14 A Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise Lomé-Togo
Objet : Votre silence malgré la répétition des cimes économiques au Togo
Monsieur le Président de la République,
Le Togo, notre cher pays semble s’enfoncer chaque jour un peu plus dans des profondeurs abyssales engendrées par le siphonnement de ses ressources par la fameuse minorité à laquelle vous-même avez fait référence dans l’un de vos discours en 2012. Compte tenu de l’endettement du Togo, la dangerosité de cette minorité pilleuse est plus en plus préjudiciable à son économie.
En effet, Monsieur le Président de la République, depuis votre accession au pouvoir, dans des conditions que l'opinion publique nationale et internationale connait, les scandales de détournement de deniers publics, de corruption, de gabegie... semblent érigés en règle de gouvernance, en toute impunité.
Du détournement répété des fonds destinés à la construction de la route Lomé- Vogan-Anfoin, à la triste révélation des montants colossaux détournés grâce aux malversations qui, pendant des décennies ont marqué les procédures de marchés publics en vue de l'approvisionnement en produits pétroliers, les populations Togolaises sont désespérées et ne savent à quel Saint se vouer.
Face aux atermoiements de l'Assemblée nationale qui ne semble pas vouloir user du rôle de contrôle de l'action du gouvernement que lui confère l'article 81 de la constitution de la République togolaise, ainsi qu'à ceux de la justice qui n'est diligente que dans la sanction des délits d'opinion, Le Mouvement Patriotes Togolais vient à vous, Monsieur le Président de la République, à travers cette lettre ouverte. Nous voulons, par la présente, manifester notre indignation et condamner votre silence ainsi que l'impunité qui est garantie, depuis votre arrivée au pouvoir, à la minorité pilleuse que vous avez dénoncée il y a plus de huit (8) ans.
Selon l'article 77 de la Constitution, le gouvernement exerce ses fonctions sous votre autorité. Vous êtes également, aux termes de l'article 115 de la même constitution, garant de l'indépendance de la Justice. Il vous revient en réalité, au-delà de la supposée colère dont les journaux font cas lorsque certaines affaires sont révélées, d’initier des actions rigoureuses pour que des enquêtes sérieuses et crédibles soient menées afin d'évaluer l'ampleur des préjudices infligés au Peuple togolais pour que soient punis les auteurs, commanditaires et complices de ces crimes économiques si ceux-ci sont avérés. Le devoir vous incombe également, de prendre des mesures idoines pour dissuader d’éventuels candidats à la pratique. Pourtant et hélas ! Vous gardez un silence, coupable dans cette affaire et pratiquez la politique de l’autruche, face à l'acharnement et au harcèlement dont est victime le lanceur d'alerte. Ce dernier n’est autre qu’un organe de presse qui, depuis quelques années, permet au peuple Togolais et même au gouvernement de se rendre compte de l’existence de réseaux mafieux installés dans l’administration publique pour piller les ressources du pays. Grâce au journal L’Alternative, les prédateurs de l’économie Togolaise sont dévoilés. Cet engagement de la presse togolaise devrait normalement vous soulager. En effet, en citant dans votre discours la fameuse minorité pilleuse les ressources du pays, nous Togolais, avons osé croire qu’à défaut de les citer nommément, vous aviez voulu donner le coup d’envoi pour que chaque institution de l'Etat de droit démocratique que vous prétendez présider exerce les prérogatives qui sont les siennes, y compris la presse, le quatrième pouvoir. Voilà qu’à l’œuvre, sur la base du travail auquel vous devriez vous attendre en mentionnant la minorité pilleuse, le journal L’Alternative est appelé à comparaître au tribunal à la suite d'une plainte de la personne mise en cause par son enquête.
Monsieur le Président de la République,
Qu’il nous soit permis de vous poser cette question : « comment vous sentez-vous chaque fois que des scandales financiers éclaboussent le Togo, avec comme acteurs principaux, des gens que vous avez nommé vous-même, des gens qui sont proches, très proches de vous, des gens en qui vous avez une entière confiance ? Comment vous sentez-vous face à ces pratiques qui dévoilent les carences dont souffre la gestion que vous faites du pouvoir ? Ce pouvoir que vous avez jugé utile de préempter en violation des dispositions constitutionnelles, après l’annonce de la mort tragique de feu Général Gnassingbé Eyadema, votre géniteur ?
Monsieur le Président de la République,
Non seulement vous avez du mal à mettre « hors d'état de nuire » ces prédateurs de l’économie Togolaise, mais aussi et surtout, vous assurez leur protection et vous faites leur promotion. Les faits sont têtus et les preuves encore palpables.
Selon le journal L’Alternative, plusieurs ministres ayant étés en charge du portefeuille du commerce seraient impliqués. La disparition de plus de 500 milliards de francs CFA dans un pays où la majorité de la population git sous une misère ambiante, est un crime contre l’humanité. Monsieur le Président de la République. Les détournements de deniers publics constituent des crimes contre le peuple Togolais et vous ne pouvez, en aucun cas, vous taire ou vous enfermer dans une colère improductive et surréaliste comme les journaux ont bien voulu le faire croire.
Le journal La Nouvelle est revenu sur cette affaire en relevant que M. Barry Moussa Barque est le vrai baron du pétrole et du gaz au Togo. Les Adjakly ne seraient que des seconds couteaux auxquels il est plus facile de s’attaquer sans essuyer des plâtres.
Plus que jamais, vous êtes interpellés. Vous devez agir avant qu’il ne soit trop tard, car si un père et son fils ont pu, en toute impunité, créer un réseau pour détourner plus de 500 milliards de francs CFA, l’on peut imaginer ce que la cohorte de personnalités peu recommandables qui pullulent dans votre entourage immédiat pourrait faire ? Si vous vous taisez et vous refusez de faire usage de votre autorité pour mettre fin au pillage des ressources du pays, vous devriez savoir que vous empêchez vous-même la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) de faire son travail.
Mieux vaut tard que jamais. Nous vous interpellons, Monsieur Faure Gnassingbé, à agir pour que la lumière jaillisse, que le droit soit dit et que les auteurs, commanditaires et complices de ces pillages répétés qui s'opèrent au détriment du peuple togolais soient jugés selon la rigueur de la loi. Nous exigeons que la justice établisse toute la chaine de responsabilité dans cette affaire.
Ne permettez pas que M. Ferdinand Ayité et son journal L’Alternative qui en réalité, ne sont que des lanceurs d'alerte au service du peuple, soient sacrifiés sur l’autel de votre silence coupable.
Pour une fois, envoyez un signal fort pour nous permettre de vous distinguer de la fameuse minorité qui « accapare des ressources du pays ».
Fait aux USA ce 03 Novembre 2020
Pour le Bureau Exécutif G7
Timothy Doe -
|